Dans cette série, j'explore la vigne comme corps vivant, expressif, dansant. Le cep noueux devient une figure en mouvement, tendue, presque humaine, dont la gestuelle évoque celle d’un danseur. Chaque trait d’encre devient alors une articulation, un souffle, une impulsion.

J'essaie de transposer avec l'encre la dramaturgie silencieuse du végétal : une matière qui se tord, résiste, s’élance, toujours tendue entre la terre et le ciel. Le cep est ici perçu non comme plante domestiquée, mais comme une présence charnelle, corps à corps avec son milieu, porteur de mémoire, de lutte et d’énergie.

Dans la lignée de l’esthétique du sumi-e, chaque dessin capte l’instant du geste, sans repentir ni retour, à la manière d’un solo de danse instinctif. On pense au théâtre du corps de Pina Bausch, à la tension du trait chez Fabienne Verdier, ou encore à la vibration calligraphique des maîtres zen. 

Ce que ses encres tentent d'exprimer, c’est l’union du corps et du terroir, du geste et de la sève, chaque cep devient ainsi une figure de l’élan vital, à la fois fluide et ancré dans les paysages viticoles du Sud-Ouest, Montravel, Bergerac, Saint-Émilion, sans oublier l'entre de mers.